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Espagne 0 - 1 Suisse

L'Espagne est sous le choc après sa surprenante défaite face à la Suisse (0-1) pour son entrée en lice dans la Coupe du monde 2010. La Roja a pris une belle leçon d'humilité dont elle devra se souvenir au moment d'affronter le Honduras et le Chili.




Le cataclysme est d'autant plus retentissant qu'il était inattendu. L'invincible armada ne devait faire qu'une bouchée de la Suisse, cette équipe qui ne l'avait jamais battue en 105 ans d'histoire. Et dont le niveau de jeu n'inspirait aucune crainte à une Roja qui restait sur 25 succès lors de ses 26 dernières sorties. Les chiffres parlaient trop pour que l'Espagne n'aborde pas cette Coupe du monde avec un léger complexe de supériorité. De là à commencer ce Mondial pour une défaite, il y avait quand même un pas qui ne semblait pouvoir être franchi. Le scénario du match a fait le reste : une domination territoriale de tous les instants, une inefficacité criante devant le but et une faute de défense fatale sur un contre suisse. La thèse de l'accident est clairement recevable, mais elle tombe bien mal à l'entame d'une Coupe du monde.

Personne n'avait vu le coup venir du côté de la péninsule ibérique, où l'heure est à la consternation. Un "cauchemar pour commencer", selon le journal El Mundo, une "leçon d'humilité" pour Marca. "Nous avons mal commencé le Mondial. La Roja a été fidèle à son style mais très imprécise devant les buts", souligne le site du quotidien sportif. Une analyse partagée par son concurrent, As, qui évoque "un avertissement" pour une Roja qui a outrageusement dominé le match a défaut de concrétiser ses nombreuses occasions. "Grande déception à Durban. L'Espagne explose contre la Suisse et sa défense de fer", note pour sa part le grand quotidien madrilène El Pais tandis qu'El Mundo Deportivo parle également d'une "leçon d'humilité" pour l'Espagne. C'est un point de vue dominant pour les médias espagnols qui craignent désormais ce fameux complexe de supériorité. Il n'avait pas lieu d'être tant que la Roja restait invincible, il est désormais pointé comme la cause majeure du revers concédé par le champion d'Europe.

Del Bosque fâché

Vicente del Bosque ne dit pas le contraire. En conférence de presse, le sélectionneur de l'Espagne n'a pas caché son mécontentement devant le manque de réalisme de son équipe. "Je suis fâché", a-t-il déclaré d'entrée. "On ne peut pas dire: "on est battu et puis c'est tout." Le foot, ce n'est pas uniquement la possession. On l'a eue, on voulait passer à l'attaque, on a eu des possibilités mais on a manqué de place. On aurait aussi pu faire mieux certaines choses", a-t-il souligné, avant de conclure : "Ce n'est pas bon signe d'avoir commencé comme ça, c'est certain". D'autant plus que la Suisse a ouvert une voie dans laquelle le Honduras et le Chili auront à coeur de s'engouffrer. "Les autres équipes verront ce que la Suisse a réussi à faire mais tous les matches sont différents", balaie Del Bosque, qui attend cependant un autre comportement de ses joueurs. "Je ne veux critiquer personne mais on n'a peut-être pas vraiment vu notre caractère. A l'avenir, il faudra le montrer. On a chuté face à un obstacle, il faudra surmonter les autres", a-t-il conclu.

Le prochain, c'est le Honduras, qui a entamé sa Coupe du monde comme l'Espagne, par une défaite sur la plus petite des marges face au Chili (1-0). Del Bosque sera peut-être tenté d'aligner deux attaquants d'entrée de match, dans une stratégie proche de celle de Luis Aragones à l'Euro 2008. C'est peut-être ce qu'il aurait dû faire face à une équipe suisse réputée solide et disciplinée en défense. "On joue comme ça depuis quelques temps et on avait eu quelques succès avec cette organisation", se défend le sélectionneur espagnol. "On a essayé de jouer selon notre schéma habituel mais ils sont beaucoup restés sur la défensive et ils ont bien contré notre tactique. On a bien essayé de mettre ensuite Torres en attaque mais ils nous ont bien bloqués dans les couloirs", a-t-il estimé. L'ancien entraineur du Real a désormais cinq jours pour regonfler ses troupes. Face au Honduras, la Roja devra impérativement gagner pour ne pas voir ses rêves de doublé virer au cauchemar.

Vincent BREGEVIN / Eurosport

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