Yebda : «Je serai présent contre le Rwanda»
«Belhadj, Ziani et Djebbour m’ont encouragé à venir»
De notre envoyé spécial en Angleterre
Cette fois, c’est officiel ! Hassan Yebda sera bien présent pour le match du 10 octobre contre le Rwanda. C’est le joueur en personne qui nous l’a affirmé samedi, à la fin du match Portsmouth-Bolton (2-3). Hassan Yebda avait en fait toujours été partant avec les Verts, puisqu’il nous l’avait affirmé depuis la victoire contre l’Egypte. «J’ai hâte de rejoindre l’équipe», nous a-t-il alors confié. Mais comme il préparait son départ du Benfica, il s’était réservé quelque peu pour ne pas entraver les négociations avec les clubs acquéreurs. Cependant, il s’activait, en compagnie de son frère et agent Karim, à réunir les éléments du dossier que Mohamed Raouraoua a envoyé à la FIFA pour le faire qualifier. Aujourd’hui tout est rentré dans l’ordre de manière définitive et Hassan Yebda est «redevenu» Algérien à part entière, tout comme l’a fait avant lui Mourad Meghni. Nous l’avons sollicité pour cette interview à Portsmouth pour vous offrir la version officielle, de la bouche même du joueur. Appréciez.
- Vous venez de jouer votre premier match en championnat d’Angleterre, quel effet cela vous fait-il ?
Non, ça va, ça s’est bien passé pour un début d’un point de vue personnel. J’ai eu de bonnes sensations durant les minutes que j’ai jouées. J’ai essayé d’apporter ce que le coach attendait de moi en attaque, mais malheureusement on a encaissé ce but meurtrier dans les dernières minutes du match. Nous avons perdu trois points importants, c’est vraiment dommage de perdre comme ça. Mais on va essayer de se concentrer sur le prochain match contre Aston Villa pour rattraper cela. - Vous êtes pourtant revenus à deux fois avant de vous incliner...
C’est vrai, cela montre que nous avons de ressources mentales, mais malheureusement nous avons été moins vigilants vers la fin. Je crois que l’équipe va s’améliorer avec le temps. Nous avons juste besoin d’huiler la machine pour trouver la cohésion entre les différents compartiments. Je suis optimiste en tout cas. - Avouez que cela vous change de Benfica en voyant ce public vous applaudir malgré une défaite dans les dernières minutes, non ?
C’est vrai que cela diffère beaucoup de Benfica. Au Portugal, dès que vous perdez, tout le monde est contre vous, parce que le Benfica est un club qui a beaucoup d’exigences. Il suffisait de perdre un match pour voir tout le monde contre nous. Par contre ici, c’est complètement différent, la mentalité elle-même est différente. Il faut donc se donner les moyens de gagner nos matchs. C’est aux joueurs de mouiller le maillot pour répondre à l’attente du public qui nous montre tant d’intérêt avant, pendant et après le match. - Comment jugez-vous votre intégration au sein de l’équipe ?
Mon intégration s’est faite en douceur. Je n’ai pas senti de difficultés particulières au sein de l’équipe. Tout s’est passé très bien pour moi. Avec le coach, ça a été facile et puis avec le groupe, c’est aussi bien surtout avec tous les joueurs que je connais comme Nadir (Belhadj), Younès (Kaboul), Aruna Dindane, Frédérique Piquionne et d’autres encore. - Votre équipe est un vrai melting-pot avec tous ces joueurs venus de partout, non ?
C’est vrai, il y a beaucoup de couleurs dans cette équipe et c’est agréable à vivre de l’intérieur. Il y a des joueurs de France et d’Afrique. Je ne suis pas dépaysé dans ce sens. - Passons maintenant à des choses plus sérieuses pour nos lecteurs. Selon nos informations, vous allez recevoir ce lundi une convocation de la FAF pour jouer le match Algérie-Rwanda. Qu’allez-vous répondre cette fois ?
Pour le moment, je n’ai rien reçu, mais c’est vrai que si je reçois la convocation cette semaine comme vous dites, j’y répondrai favorablement bien sûr, il n’y a pas le moindre doute. - On peut donc vous compter parmi le groupe pour le prochain stage préparatoire pour le match contre le Rwanda ?
Je viendrai avec un très grand plaisir même ! Franchement, je suis impatient d’y être. Pour le moment, j’essaie de me mettre prêt physiquement déjà pour mon club, jouer surtout un peu plus, car je n’ai pas eu tellement de temps de jeu depuis le début de saison. Je voudrais avancer un peu plus physiquement pour être au point le 10 octobre contre le Rwanda. Cela bien évidemment si le sélectionneur trouve que je serai prêt pour tenir ma place au sein des Verts. Mais d’ici là, j’ai encore du temps de me préparer comme il se doit. Et je ne pourrais être utile pour l’équipe nationale que si je progressais avec mon club. - Est-ce que dans votre tête vous avez eu assez de temps pour vous imprégner de l’ambiance que vous allez vivre au sein de l’équipe d’Algérie ?
C’est sûr que j’y suis déjà dans ma tête. J’ai suivi le parcours de l’équipe depuis le tout début des éliminatoires et je peux vous assurer que je n’ai pas arrêté de penser au jour où je rejoindrai la sélection. C’est vrai qu’avant le changement du règlement de la FIFA, je n’étais pas aussi «dedans», si je puis dire. Mais depuis que les choses ont évolué, je ne vous cache pas, je suis à fond avec l’équipe nationale. - Comment avez-vous suivi le dernier match contre la Zambie ?
Avec des fourmillements dans les jambes. J’étais scotché à l’écran et j’ai vibré avec l’équipe comme un remplaçant. La victoire nous a fait tous beaucoup de bien. Je suis très content pour le coach, pour les joueurs et surtout pour le président de la Fédération qui a fait beaucoup de bien pour le football algérien en changeant cette loi de la FIFA… - Il a fait du bien non seulement aux footballeurs algériens mais aussi à beaucoup d’autres joueurs africains...
C’est vrai que beaucoup de joueurs africains ont été soulagés de voir passer cette loi. Tous les joueurs concernés l’ont accueillie avec joie, car ça leur a ouvert la possibilité de jouer en sélection avec leur pays d’origine. Franchement, je suis content pour tout le monde. - Est-ce que Saâdane et Raouraoua vous ont appelé ?
Oui, j’ai discuté avec le coach et le président au téléphone et les deux ont été très réconfortants dans leurs propos. Ils ont été très compréhensifs avec moi ces derniers temps et je tiens à les en remercier vivement. - On peut donc affirmer que vous serez avec les Verts au prochain stage et surtout face au Rwanda ?
Incha’Allah ! Si ça ne tenait qu’à moi, je viendrais dès demain. La volonté est certaine de mon côté. Il n’y a pas de doute. Le reste dépendra du choix du sélectionneur. C’est le seul à pouvoir décider à qui il va faire appel. - Vous sélection tombe au bon moment parce que Mansouri sera suspendu pour ce match...
C’est dommage pour Mansouri et tant mieux si je viens au bon moment, car l’équipe nationale a besoin de poursuivre sur sa lancée. Le plus important est d’avoir une équipe très solide avec des joueurs aussi bons les uns que les autres. C’est ce qui fait la force d’une grande sélection. Ceux qui ne sont pas titulaires doivent avoir le niveau pour être prêts à remplacer ceux qui jouent sans qu’on les regrette. Je crois que l’Algérie possède aujourd’hui ces éléments. - Comment vivez-vous votre venue en sélection d’Algérie ?
Avec une grande émotion, car je sais que ma sélection va faire plaisir à toute ma famille, que ce soit mes parents, mes frères et mes sœurs ou mes oncles, mes tantes et mes cousins qui sont en Algérie. Je sais qu’ils attendaient cela depuis très longtemps tout comme moi. Au départ ce n’était pas possible vu le règlement de la FIFA, mais aujourd’hui le rêve est devenu réalité et j’espère ne pas décevoir tous ces gens. - Vous avez sans doute appelé quelques joueurs de l’équipe d’Algérie après le match contre la Zambie. Que vous ont-ils dit ?
Oui, on s’appelle souvent. J’ai déjà de très bons amis au sein de l’équipe comme Belhadj, Djebbour et Ziani. Ils ne m’ont dit que du bien de l’organisation et de l’ambiance qui règne au sein de l’équipe. Franchement ça donne envie d’y être tout de suite. Ils m’ont raconté toute la ferveur qu’il y a dans le pays autour de l’équipe. Et puis, ça se voit même de loin. La meilleure preuve ce sont les résultats actuels. - Un mot pour les supporteurs de l’équipe nationale ?
Je les salue vivement pour la passion dont ils entourent l’équipe. Rien qu’en les voyant à la télé, ils m’ont donné des frissons dans le dos. J’imagine bien ce que ça va être lorsque je serai sur le terrain. Franchement, l’ambiance que le public algérien fait dans le stade donne envie de se surpasser sur le terrain.
Entretien réalisé à Portsmouth par
Nacym Djender
«Je suis fier d’être Algérien et de notre drapeau !»
A la fin de l’entretien qu’il nous a accordé, nous avons proposé à Yebda de poser devant notre objectif comme à l’accoutumée. Il donnait l’impression de remplir une formalité après toutes les photos prises avant et après le match. Mais dès qu’on lui a sorti le drapeau algérien, ses yeux se sont illuminés de bonheur et de ferveur. «Vous voulez peut-être qu’on se mette loin de tous ces supporteurs qui nous regardent ?» Lui avait-on proposé pour le mettre à l’aise. Et Yebda de répondre aussitôt : «Non, non, on est bien ici, ça ne me gêne pas du tout. Bien au contraire même ! Je suis fier d’être Algérien et de notre drapeau. Vive le bled !» C’est là que Hassan Yebda a pris le drapeau pour le mener vers ses lèvres pour l’embrasser chaleureusement. De quoi réchauffer le cœur de tous les Algériens. Sacré Hassan !
Belhadj et Yebda arrivent dans la même voiture
Hassan Yebda est arrivé dans la voiture de Nadir Belhadj au stade pour jouer son premier match de la saison. C’est dire la complicité qui lie déjà les deux joueurs à peine se sont-ils connus. Il faut dire que Yebda a encore du mal à s’habituer à la conduite à gauche des Anglais. Belhadj a préféré le soulager et lui éviter ce calvaire, même si lui-même a gardé à ce jour sa belle Brabus noire, immatriculée en France (dans le département 62), avec évidemment le volant bien à gauche.
Salué par Kaboul dès l’arrivée
A peine sortis du véhicule, Nadir Belhadj et Hassan Yebda ont pris place à côté du Cayenne GTS blanc du Younès Kaboul qui les a accueillis avec son humour habituel. On a noté au passage que le matricule du défenseur franco-marocain portait son patronyme avec un K suivi du numéro 8 qui fait office du B, et puis le OUL pour faire K8OUL. Les trois Maghrébins ont échangé des mots de bienvenue avant d’aller saluer leurs nombreux fans qui les attendaient derrière les barrières de sécurité. Il faut rappeler que Kaboul et Yebda se sont déjà croisés en France à maintes reprises, notamment dans les catégories des jeunes lorsqu’ils étaient tous les deux dans le centre de formation d’Auxerre, en compagnie de… Rafik Djebbour.
«Content d’avoir deux Algériens à Pompey»
Yebda a fait son entrée au milieu de la seconde mi-temps, à la 71’, à la place de O’Hara, applaudi vivement par les supporteurs. En fait, Yebda était une vraie énigme pour les supporteurs de Pompey. Et pour cause, personne ne l’avait vu jouer auparavant, comme nous l’a affirmé Marc Mudie journaliste d’une radio locale. «On part un peu dans le vide avec Yebda parce qu’on ne le connaissait pas du tout avant de venir chez nous. Les seuls éléments que nous avions de lui, émanent des vidéos You tube sur Internet. Ce qu’on a lu de lui, nous fait croire que c’est un joueur incroyablement bon. On dit beaucoup de bien de lui. On a dit que c’est un battant infatigable et cela va sans doute lui réussir dans le championnat anglais. Ce n’est pas un joueur qui marqué beaucoup de buts. Il est bon sur l’homme défensivement et il est capable de faire de bonnes passes pour les attaquants. Nous avons eu un petit aperçu aujourd’hui, même s’il a évolué dans un rôle différent de celui auquel il est habitué. Je suis content pour l’Algérie d’avoir deux bons joueurs comme Hassan et Nadir. Ils vont beaucoup apporter pour votre sélection et je l’espère aussi pour Pompey.»
Yebda retrouve le losange qu’il a… fuit à Lisbonne
Yebda avait fuit le système tactique en losange prôné par Jesus, le coach du Benfica Lisbonne. Mais à son grand étonnement, il s’est retrouvé dans le même schéma à Portsmouth. Mais Paul Hart, le coach de Pompey, a décelé les capacités de Yebda à jouer sur plusieurs fronts. C’est ainsi qu’il n’a pas hésité à le positionner comme milieu gauche dans le losange. Yebda a montré dans ce match des qualités indéniables de meneur et de passeurs en retrait. Malheureusement pour son équipe, Frédérique Piquionne et les autres attaquants n’en ont pas profité. D’aucuns se demandaient dans les tribunes la malchance de ne pas avoir un joueur comme Peter Crouch et ses 200 centimètres.
Il a voulu imposer son caractère
A peine entré sur le terrain qu’Hassan Yebda a pris ses responsabilités au sein de sa nouvelle équipe. Il s’est évertué à réclamer le ballon pour diriger le jeu comme il le faisait souvent au Benfica la saison passée. Visiblement serein et détendu, l’Algérien s’est positionné sur le flanc gauche pour mener le combat à ses adversaires. Il s’est montré très solide dans la couverture de ses ballons, imposant le respect à tous ses vis-à-vis, en faisant tomber plus d’un par terre au corps à corps. Sachant sans doute le respect que suscite chez les supporteurs anglais l’esprit de combat chez les joueurs, Yebda s’est accordé deux petits excès de dribble qui ont donné des frayeurs aux supporteurs. Mais sans plus. Il a sans doute été briefé par son ancien camarade à Auxerre, Youne Kaboul qui a été applaudi même après avoir perdu un ballon et essuyé un carton jaune. Yebda veut sans doute suivre le même chemin pour gagner l’estime du public de Pompey.
Aucun joueur n’a le droit de refuser un autographe à un fan
Parmi les supporteurs de Pompey, il y avait autant d’enfants que d’adultes vêtus du maillot bleu. Yebda est passé par tous les présents qui lui réclamaient soit une photo, soit un autographe. Il était suivi bien évidemment par Nadir Belhadj qui s’afférait également à satisfaire les nombreuses demandes des fans. Ce qui est frappant dans cette relation entre les joueurs et leurs supporteurs, c’est qu’aucun de ces derniers ne bousculait les autres. La raison est toute simple : aucun joueur ne peut refuser l’appel d’un fan. Il suffisait d’appeler le nom du joueur de loin pour le voir s’exécuter avec un large sourire. Yebda et Belhadj sont restés par exemple un bon quart d’heure avec leurs fans avant de rejoindre le vestiaire en début de match. Pareil vers la fin, avec une série d’une dizaine de minutes et ce, malgré l’amère défaite. Une communion entre les uns et les autres qui nous fait rappeler le faussé qui sépare notre football au leur.
Des souhaits d’un meilleur départ
En ce samedi 12 septembre 2008, Hassan Yebda aurait sans doute souhaité démarrer sa saison avec Portsmouth par un meilleur résultat. Mais la ténacité de Bolton Wanderers a fini par payer dans les dernières minutes du match. Une défaite (2-3) qui aurait déclenché, à n’en point douter, un envahissement du terrain sous d’autres cieux. Mais pas en Angleterre où les joueurs de Pompey sont sortis certes dépités, mais sous les applaudissements de leurs supporteurs incroyablement zen, après cette autre défaite à domicile. Espérons seulement que Yebda connaîtra un meilleur départ avec les Verts. Les supporteurs algériens ne connaissant pour l’instant que l’esprit «m’Zen…zen».
Piquionne le complimente pour avoir rejoint l’Algérie
Frédérique Piquionne l’avant-centre français de Portsmouth s’en est allé d’une belle confidence au sujet d’Hassan Yebda à la fin du match contre Bolton. En effet, l’ancien joueur de Saint-Etienne et Lyon nous a révélé pendant qu’il s’apprêtait à rejoindre son véhicule que «Hassan m’a beaucoup parlé de son engagement avec la sélection d’Algérie. Il est tout excité à l’idée de rejoindre l’équipe. Il a de la chance car il va sans doute disputer la Coupe du monde au train où va l’équipe algérienne. J’espère que vous allez vous qualifier car on n’entend que du bien de votre équipe nationale». Avec l’excellent résultat des Verts, ceux qui ont mis leur «Bleu» de travail de côté ne vont peut-être pas le regretter.
Premier contrôle antidopage pour Yebda
Première apparition en Premier ship et premier contrôle antidopage pour Hassan Yebda. En effet, juste après avoir rejoint le couloir menant au vestiaire que l’Algérien a été dirigé vers l’urinoir afin de se soumettre à l’obligation du contrôle des médecins envoyés par la Fédération anglaise de football. Questionné sut le sujet, Yebda nous a répondu qu’il a été choisi au hasard parmi les joueurs présents. Bien évidemment, le test a été négatif et Yebda s’en est allé prendre son bain tranquillement.
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